Transcription de la vidéo : Organisation d’une cuisine collective 01

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Vidéo dramatique d’une durée de 9 minutes 47 secondes qui présente la rencontre entre une intervenante et une participante. La présente transcription contient 2110 mots.

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[Image : Madame SOLANGE sonne à la porte du centre communautaire et L’INTERVENANTE (MARIE) lui ouvre la porte.]

MARIE : Bonjour, je vous en prie, entrez.

SOLANGE : Merci. J’ai vu une annonce dans le journal du quartier la semaine passée, il paraît que vous organisez des cuisines collectives ? Bien, ça m’intéresse. J’aimerais ça participer.

MARIE : Prenez le temps d’enlever votre manteau, puis venez on va s’asseoir dans la cuisine. On va jaser de ça.

SOLANGE : Ok.

[Image : les deux s’assoient à la table de cuisine]

MARIE : Moi, je m’appelle Marie Martel, je suis l’intervenante qui va s’occuper des groupes de cuisine collective. Votre nom, c’est ?

SOLANGE : Je m’appelle Solange Tremblay. J’habite tout près d’ici. Puis, comme je vous ai dit, j’ai vu que vous organisez des cuisines collectives. Ben, je veux participer. J’ai appellé au numéro de téléphone qu’il y avait dans l’annonce. On m’a dit de me présenter ici aujourd’hui vers 2h00. C’est à vous que j’ai parlé au téléphone ?

MARIE : Non, je pense que vous avez parlé avec Jeanine, la secrétaire de l’organisme. C’est elle qui répond aux appels habituellement et qui vous a placé un rendez-vous dans l’agenda. Mais c’est moi qui lui ai demandé de communiquer avec toutes les personnes intéressées. Puis, avant de faire un groupe de cuisine collective, je préfère rencontrer les gens séparément, qu’on apprenne à nous connaître, puis vous expliquer un peu ce que c’est qu’une cuisine collective.

SOLANGE : Ok, je comprends.

MARIE : Madame Tremblay.

[Image : Solange interrompt l’intervenante]

SOLANGE : Appelle-moi Solange, ça va être bien correct.

MARIE : Donc Solange, pouvez-vous me dire pourquoi vous voulez faire partie d’un groupe de cuisine collective ? Qu’est-ce qui vous attire dans le fait de cuisiner avec les autres ?

SOLANGE : Je vais être franche avec toi Marie, je trouve ça ennuyant de cuisiner toute seule. Mon mari et moi, on est retraité et on a pas beaucoup de visites parce que nos enfants vivent à l’extérieur. Mon mari passe ses journées dans le sous-sol à bricoler et puis moi, je passe mon temps à regarder la télévision. J’aimerais ça rencontrer du monde, apprendre des nouvelles recettes. Je pourrais faire de la cuisine, les repas pour la semaine. C’est pas mal ça. Je veux rencontrer du monde, avoir du fun en cuisinant. Mais moi, je viens d’une grosse famille, quand j’étais jeune, je cuisinais avec ma mère, puis mes soeurs. On avait beaucoup de plaisir, j’aimerais ça retrouver cette ambiance là.

MARIE : C’est très intéressant. Comme ça, vous voulez faire partie d’un groupe de cuisine collective parce que vous trouvez ça plate de cuisiner toute seule ?

MARIE : Mais vous Solange, dites-moi ce que vous préférez cuisiner ? Est-ce que ce sont des pâtisseries, de la soupe, de la tourtière, de la sauce à spaghetti ou vous cuisinez tout simplement des sandwichs ?

SOLANGE : C’est sûr que quand les enfants étaient encore à la maison, je cuisinais pas mal plus. Je faisais des grosses sauce à spaghetti, du ragoût, de la soupe. Je sais encore cuisiner. Je peux suivre une recette, faire cuire des légumes, préparer de la pâte, faire cuire des steaks. Mais, je ne fais pas de desserts. J’aime mieux en acheter, c’est plus facile. Je fais souvent des sandwichs pour moi pis mon chum. Il m’arrive d’acheter des plats tout préparés à l’épicerie, mais je cuisine plus dans le temps des Fêtes parce que mes enfants, puis mes petits-enfants viennent nous visiter.

MARIE : Ha mon Dieu ! Mais si j’ai bien compris, vous savez cuisiner, mais comme vous êtes que deux à la maison, vous cuisinez pas tant que ça, sauf durant le temps des Fêtes ou quand vos enfants viennent souper à la maison.

SOLANGE : Hum, c’est ça.

MARIE : Est-ce que vous savez ce que c’est qu’une cuisine collective ? Ben, Je pense que c’est du monde qui se mettent ensemble pour cuisiner. Je l’ai déjà fait avec des amis. On a eu beaucoup de plaisir, mais c’est sûr qu’il y a des choses qui me dérangeaient.

MARIE : Qu’est-ce qui vous dérangeait ?

SOLANGE : Une de nos amies, mais tout le monde le savait. Elle était paresseuse. Elle ne travaillait pas aussi vite pis aussi bien que nous. On était trois, mais mon autre amie et moi, ont étaient épuisées quand la journée finissait. Parce qu’il y en a une qui ne faisait pas ce qu’elle avait à faire. Elle nous retardait pis, moi ça me stressait. À nous retardait, puis ça me stressait parce que j’aime que la cuisine soit bien faite et vite faite.

MARIE : Puis vous avez réglé la situation ?

SOLANGE : On lui en a parlé, mais c’était notre amie. On ne voulait pas se chicaner. Ça fait qu’on l’a fait une fois. Finalement, on n’a pas recommencé. C’était le fun, mais c’était trop épuisant.

MARIE : Ok, donc si j’ai bien compris, pour vous votre amitié était plus importante.

[Image : Solange fait un geste affirmatif de la tête.]

Mais je comprends pourquoi vous avez fini la journée fatiguée, pis que vous avez pas voulu recommencer. Donc vous avez raison. Un groupe de cuisine collective, c’est des gens qui se mettent ensemble pour cuisiner, mais c’est plus que ça. Il faut établir des règles de fonctionnement pour enlever le plus possible les situations conflictuelles. Vous savez que chaque personne qui cuisine à la maison a ses propres habitudes, ses propres manies de faire qui dérangent personne parce qu’elle cuisine toute seule. Mais quand on cuisine avec d’autres personnes, on ramène nos habitudes, ce qui peut parfois déplaire à certaines personnes. Donc, c’est important de se parler, puis d’établir des règles avant de commencer à cuisiner. Alors Solange, je vais vous expliquer les cinq valeurs de base d’une cuisine collective.

[Image : L’intervenante utilise une brochure pour expliquer les valeurs.]

Ok. Il y a la démocratie, la dignité dans le sens de respect, l’autonomie, pour que chacun puisse se responsabiliser, la solidarité et la justice sociale. La démocratie, les personnes participent à la prise de décision à chaque étape de la cuisine, comme par exemple pour le choix des menus, ben il faut essayer d’en trouver un qui peut plaire à tout le monde. Sinon, il faut passer au vote pour trancher. Le respect pis la dignité, parce que tout un chacun doivent être traités de façon égale, peu importe sa situation économique, ses origines, sa religion. Vous pouvez faire partie d’un groupe où il y a des hommes, des immigrants et même des jeunes. Il faut respecter le rythme de chacun parce que nous n’avons pas tous les mêmes énergies, ni les mêmes compétences.

SOLANGE : Mais, s’il y en a un qui retarde le groupe comme mon amie, c’est les autres qui vont avoir plus d’ouvrage.

MARIE : Si je constate qu’une personne ne veut pas faire sa part, bien je vais intervenir personnellement pour savoir ce qui ne va pas. Si c’est une question de compétence ou de santé, il faut quand même développer une certaine tolérance. Qu’est-ce que tu en penses Solange?

SOLANGE : Oui, va falloir que je travaille ma tolérance, je perds patience rapidement.

MARIE : Pour ce qui est de l’autonomie, on vise à ce que le groupe devienne autonome, puis qu’on n’ait plus besoin de moi pour bien fonctionner. La solidarité, il faut s’entraider, reconnaître les forces et le potentiel de chacun. L’équité et la justice sociale, parce que vous savez que dans une cuisine collective, il faut être juste envers tout le monde. Mais parfois, il y a des personnes qui ont plus de besoins, comme par exemple une mère qui doit nourrir une famille nombreuse. On sait que la justice fait appel à l’égalité, mais l’équité tient compte des besoins particuliers de chacun. Ce que je viens de vous partager, est-ce que ça fait du sens pour vous ?

SOLANGE : Mais oui, je partage ces valeurs, j’aurais pas pensé à tout ça.

[Image : Solange esquisse un sourire.]

Puis, je ne pensais pas qu’il y a des hommes qui pouvaient participer. Mais des hommes, ça cuisinent pas d’habitude !

MARIE : Ha ! Vous seriez surprise, mon chum cuisine très bien.

SOLANGE : Ha bien, j’en doute pas.

[Image : Solange sourit.]

Je devrais peut-être amener mon mari pour qu’il apprenne.

[Image : Solange et l’intervenante se mettent à rire.]

MARIE : Et bien, on peut toujours l’inviter.

[Image : Solange et l’intervenante éclatent de rire.]

Concrètement, une cuisine collective, c’est un groupe de 7, de 5 à 7 personnes qui se réunissent pour faire à manger et qui mettent en commun du temps, de l’argent et des compétences culinaires pour cuisiner de façon plus économique.

SOLANGE : Combien est-ce qu’on peut économiser ? Nous, on manque de rien là, mais économiser un peu, ça peut nous aider aussi.

MARIE : Combien pensez vous ? Une dizaine de dollars par mois ?

MARIE : Selon les recettes, on peut économiser entre 20 % et 30 %. Oh ! Mais on partage les frais, donc c’est toujours plus économique et il devrait y avoir moins de pertes.

SOLANGE : Mais c’est quand même, quand même de l’argent.

MARIE : Aussi pour chaque cuisine, il y a deux réunions par mois. Une rencontre de planification et d’évaluation de la cuisine antérieure, puis une journée pour la cuisson. Il faut aussi considérer le temps consacré pour les achats, mais ça ce n’est pas une rencontre pour tout le monde.

SOLANGE : Oui, ça a du sens, faut s’organiser pour cuisiner. Est-ce qu’on va cuisiner chez quelqu’un ?

MARIE : Non, c’est ici dans les locaux de l’organisme qu’ont lieu toutes les rencontres. De plus, ici les aliments de base comme le sucre, la farine, les épices sont fournis gratuitement. Est-ce que vous avez d’autres questions concernant le fonctionnement ?

SOLANGE : Oui, les chaudrons, les instruments de cuisine, les couteaux ?

MARIE : Inquiétez-vous pas avec ça là. On a tout ce qu’il faut ici, notre cuisine est très bien équipée. Vous devez seulement apporter vos plats pour apporter vos portions à la maison. Donc, si vous êtes toujours intéressée, je vais vous donner un formulaire à remplir, où on vous demande vos coordonnées, si vous avez des allergies, des intolérances alimentaires, si vous avez un régime particulier à suivre, quelles sont vos disponibilités et surtout si vous avez des spécialités que vous aimez cuisiner. Est-ce que vous avez le temps de le remplir maintenant ?

SOLANGE : Oui, parfait, je vais vous remplir ça. Ha ! J’y pense, est-ce que je peux en parler à Bertrand, mon locataire ? Il vit tout seul, il mange mal. Ce serait bon pour lui.

MARIE : Ha ben oui, ça nous ferait plaisir de l’accueillir, vous n’avez qu’à lui donner notre numéro de téléphone et on va lui fixer une rencontre comme celle d’aujourd’hui. Avez-vous d’autres questions madame Solange avant qu’on se quitte ?

SOLANGE : Oui. Quand est-ce qu’on commence ? J’ai juste hâte de rencontrer les gens avec qui je vais cuisiner.

MARIE : Bien, je vais finir de faire les rencontres individuelles, puis après ça, je vais former les groupes, puis, je vous rappelle dans à peu près 10 jours. Ça vous convient ?

SOLANGE : C’est parfait, je vais attendre votre appel.

MARIE : Avant que vous partiez, est-ce que vous avez apprécié la rencontre ? Est-ce que vos questions ont été répondu ?

SOLANGE : Oui, oui. Merci beaucoup. C’était très pertinent et intéressant comme rencontre. Hum. Je pense qu’on va avoir beaucoup de plaisir à cuisiner ensemble.

Fin de la vidéo

Début du texte du générique de la vidéo

Conception pédagogique

Mirtha Domenack

Miriam Alonso

Production vidéo

Ellipse production

Réalisation

Simon Gilbert-Martin

Direction de la photographie

Valentin Bariteau

Caméra

Tom Delamarre

Son

Claudine Pellerin

Accessoires

Louis Gendron

Maquillage

Anik Bonhomme

Postproduction vidéo (montage vidéo)

Ellipse production

Colorisation

Valentin Bariteau

Production sonore, direction de la captation et postproduction sonore (montage sonore)

Ellipse production

Chargé de projet CCDMD

Michel Hardy-Vallée

Distribution

Anaïs D. Joly

Benoît Finley

Noémie Longpré

Pierre Duclos

Marie-Chantale Nadeau

Sylvie Demers

Fin du texte du générique de la vidéo

[Signature du Centre collégial de développement de matériel didactique]

[Texte à l’écran : animation.ccdmd.qc.ca © Centre collégial de développement de matériel didactique, Collège de Maisonneuve, 2024]