Transcription de la vidéo : Compétences parentales 03
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Vidéo dramatique d’une durée de 26 minutes 08 secondes qui présente la deuxième rencontre d’un groupe de parents. La présente transcription contient 4174 mots.
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ANNIE : Bonsoir. je suis contente de vous recevoir. Je constate que vous avez beaucoup à partager entre vous. Je sens que l’atmosphère est chargée d’émotion aussi. Alors, j’aimerais vous proposer, avant de commencer l’atelier de ce soir, de prendre un moment pour soi. En prenant un court moment de silence simplement pour bien entamer la soirée. Puis par la suite, on va dire chacun son tour. Comment se passe notre semaine sous forme de bulletin météo. Comme par exemple, moi ma semaine a été ensoleillée avec passages nuageux et un peu de vent. Est-ce que quelqu’un aimerait commencer ?
GENEVIÈVE : Ok, je peux y aller. Bien pour moi cette semaine, j’ai reçu beaucoup de neige avec beaucoup de vent.
ÉRIC : Oui, moi aussi, je dirais la même chose. Une semaine pas facile.
ANNIE : Quelqu’un veut continuer ?
CÉLINE : Plusieurs orages avec quelques courtes accalmies.
LYSE : Quelques ensoleillements et des risques d’orage.
STÉPHANIE : Très pluvieux. mais pas juste dans la maison. Une semaine un peu plus difficile que d’habitude.
ANNIE : Merci. Je vois que la météo était très variable cette semaine. Ce soir, on va se permettre d’inclure un peu de soleil entre nous en abordant en fait, un sujet qui je crois vous sera très bénéfique pour vous et pour votre ado aussi. Comme on l’a annoncé la semaine passée, ce soir on va aborder le thème de la gestion de la colère. cette émotion si mal aimée. Comme on vous l’a dit depuis le début des ateliers, en fait le début des rencontres. Comme parent, on est des modèles pour nos jeunes, n’est-ce pas ? Ce soir, on va réfléchir sur comment la colère s’exprimait dans nos familles d’origine et comment elle s’exprime aujourd’hui dans nos familles actuellement. Est-ce que c’est pareil ou est-ce que c’est différent ? Comment nos jeunes l’expriment aujourd’hui aussi ?
Donc si ça vous convient, on va commencer l’activité de cette semaine par l’activité qui s’appelle : Retour dans le passé. Pour mieux comprendre nos mécanismes en lien avec la colère. Ça va nous permettre de mieux comprendre certains mécanismes qu’on adopte lors de situations conflictuelles et de reconnaître les différences entre chacun dans sa propre expression de la colère. Mais avant, j’aimerais vous partager une information qui peut-être va vous ébranler, mais la colère n’est pas une mauvaise émotion. En fait, elle est parfois nécessaire car c’est un levier d’action. C’est un levier d’action qui nous permet de se positionner. Ce qui est important, c’est plutôt de l’encadrer. Une colère bien encadrée va permettre de s’exprimer tout en se respectant, en se respectant soi, en respectant l’autre, mais aussi c’est ce qui va permettre à nos jeunes et à nous-mêmes aussi comme parents, de bien s’affirmer.
Donc, avec cette première idée en tête, je vais vous proposer de prendre une feuille et un crayon. On va décrire comment s’est passée une interaction qui se serait passée cette semaine avec votre adolescent ou adolescente. On vous laisse cinq ou dix minutes, puis par la suite, on va échanger entre nous sur ce qui s’est passé avec vos jeunes.
ISABELLE : Bon. Alors, je vois que vous avez commencé à poser vos crayons. Êtes-vous prêt.es à échanger maintenant ?
STÉPHANIE : Oui, ok, je peux commencer. Mais je veux juste dire que ça se peut que je sois encore émotive parce que c’est encore tout frais. Mais bon. C’était dimanche soir et j’étais super inquiète parce que ma fille rentrait pas. Puis, vers 23h00, elle arrive et comme si de rien était elle entre, puis elle s’en va vers sa chambre sans dire un mot à personne. Alors, j’ai pris une grande respiration pour me calmer. Comme vous nous aviez dit. Je me lève et je vais l’arrêter pour lui dire qu’il était vraiment tard et lui demander où elle était. Elle m’avait dit qu’elle revenait vers… Alors, je la regarde et je remarque que ses yeux sont rouges et ça sent le pot. Alors, je lui demande si elle avait fumé du pot et elle ma regarde et elle me dit « Ben non! » Et elle part à rire.
Là j’ai perdu un petit peu patience et je lui ai crié quelque chose comme, « Hey, tu vas pas commencer à nous rire dans la face en plus ! » Puis, ça rien changé, elle a juste continué à s’en aller vers sa chambre et je l’ai suivie, mais elle m’a claqué la porte au nez, évidemment. Pis là, avec tout ce bruit là, avec tout le vacarme, mon mari est arrivé et il lui a crié à son tour d’ouvrir la porte, mais elle nous a dit : « Ha! Je suis fatiguée, laissez-moi tranquille. » Moi, ça m’a juste mis plus en colère. Et puis lui bien, il m’a chuchoté : « Ha laisse-la faire, on va s’en reparler demain. » Et ça m’a juste, vraiment mise en colère.
Pardon, c’est que. L’affaire, c’est que c’est toujours comme ça. Moi j’essaie d’intervenir, pis lui il me dit tout le temps de laisser faire. Là ça fait en sorte que je me fâche contre lui. Pis. pis moi, bien c’est ça, je passe tout le temps pour la méchante. Pis là, je commence à être tannée, en fait.
ISABELLE : Oui. Ça n’a pas été une fin de soirée facile, hein?
STÉPHANIE : Pardon. Merci.
ISABELLE : C’est tout à fait normal d’être inquiète. Ça va être correct ?
STÉPHANIE : Ça va aller. Merci.
ISABELLE : Regardez, c’est tout à fait normal d’être inquiète pour votre fille dans les circonstances. Puis c’est vrai que dans ces situations-là, ce n’est pas facile de garder son calme. Si vous le voulez bien Stéphanie, on pourrait regarder certains éléments de la situation pour essayer de comprendre ce qui s’est passé. Donc dans un premier temps, c’est important d’être en mesure de prendre du recul, de ne pas réagir sur le coup de l’émotion parce qu’on pourrait jeter de l’huile sur le feu. Vous étiez alors submergée par la peine, l’inquiétude, la colère.
GENEVIÈVE : Moi aussi. je trouverais ça difficile de voir ma fille en consommation. Je serais morte d’inquiétude. Si elle ne rentrait pas à la maison à l’heure qu’on avait convenue. Mais, j’imagine que parler avec elle dans cet état-là, ça donne rien. Même si nous, on veut parler.
ISABELLE : Effectivement, ce n’est pas le meilleur moment pour pour discuter avec eux autres, parce qu’ils n’ont pas une bonne capacité d’écoute. Ils sont pas toutes là. C’est sûr que c’est préférable de dire à notre jeune que pour le moment, on était trop en colère et qu’on n’est pas en mesure d’intervenir, mais que le lendemain, on va avoir une bonne discussion. L’important, c’est de revenir rapidement auprès de notre jeune, d’en parler vite. C’est-à-dire que disons, peut-être après l’école, ou au retour de l’école le lendemain déjà. Ça donne l’opportunité aux parents de réfléchir à la situation, d’échanger avec son conjoint, son partenaire si c’est le cas, puis de pouvoir en parler, de pouvoir ensuite déterminer la position que vous souhaitez prendre avec votre jeune. Mais il y a aussi une autre chose qu’il ne faut surtout pas oublier et qui arrive régulièrement, en fait, c’est de prendre soin de nous. C’est vraiment important et on l’oublie souvent.
ÉRIC : Oui, effectivement.
STÉPHANIE : Mais, je trouve aussi que c’est important de parler avec elle du fait qu’elle a pas respecté les règles. Mais ça moi des fois, je trouve ça difficile à faire.
ISABELLE : Bien oui, d’où l’importance de se donner un moment de réflexion avant de poser action. C’est important de pouvoir agir plutôt que réagir. Surtout si notre jeune arrive sous l’effet de substances qu’il est en consommation, son attention n’est pas là du tout. C’est vraiment pas un bon moment pour le confronter. Alors, c’est préférable d’attendre qu’il soit disposé à nous entendre, puis à être ouvert à collaborer avec nous. Donc, c’est la même chose pour nous. Il faut trouver le bon moment et être en mode d’ouverture, à être prêt à entendre notre jeune. Ça veut pas dire qu’on va être en accord avec les explications qu’il va nous donner. Dans toutes les situations la priorité, c’est de garder le lien avec le jeune. Encore une fois, ça ne veut pas dire qu’il ne devrait pas faire face aux conséquences de ses choix. Si ça vous convient, je pense qu’on va continuer. Encore une fois, le temps avance vite. Quelqu’un aimerait partager quelque chose avec nous.
ÉRIC : La semaine passée, notre fille revient de l’école, elle rentre dans la maison, elle garroche son sac, puis ‘est dans tous ses états. Elle n’arrête pas de pleurer, puis en criant, elle dit : « Pourtant j’ai super bien étudié hier pis j’ai une note de marde ! 73% dans mon examen de maths, comment je vais dire ça à maman ? » Puis elle n’arrête pas de sacrer. Pis là, pour la calmer, je lui dis que 73% c’est pas si mal, puis que sa mère allait comprendre et qu’elle ne serait pas déçu. Mais elle n’arrêtait pas de pleurer, alors pour la calmer je lui ai dit d’aller dans sa chambre. J’avoue que je trouve ça lourd quand elle fait ses crises. Elle fait une montagne avec un rien. Puis là, bien plus tard, quand Geneviève est arrivée à la maison et qu’elle a appris pour le résultat de sa fille, et bien effectivement, elle était déçue. Donc je les ai regardées les deux, pis je ne savais pas comment agir.
GENEVIÈVE : Un peu déçue, il ne faudrait pas exagérer.
ÉRIC : Oui, peut-être, mais ta première réaction était de chercher des explications. Tu lui as dit : « Comment ça se fait ? Me semble que tu avais bien étudié, tu es sûre que ta prof ne s’est pas trompée dans la correction ? » Pis là et bien Mireille s’est tournée vers moi et en pleurant pis elle a dit : « Je te l’avais dit qu’elle ne serait pas contente ! »
GENEVIÈVE : C’est vrai. Mais elle avait tellement étudié. Ça me faisait de la peine parce qu’elle fournit tellement d’efforts pour ça. Elle s’attendait à avoir une bonne note.
ÉRIC : Bien oui, mais elle était très inquiète de ta réaction. Elle veut vraiment te faire plaisir.
GENEVIÈVE : Je sais. c’est important d’avoir un bon métier, qu’elle réussisse dans la vie. Puis les médecins ils gagnent très bien leur vie.
ÉRIC : Oui, mais il n’y a pas juste ça. Elle est jeune encore, non?
ISABELLE : Oui, effectivement elle est jeune et puis elle a besoin qu’on la guide. Mais pour ça, les attentes doivent être claires et réalistes de la part des parents. C’est important d’être prudent pour ne pas que notre jeune vive notre rêve par procuration. J’ai … le guider veux dire aussi le soutenir dans ses propres choix et l’accompagner dans sa quête d’identité. Je pense que vous envoyez peut-être deux messages contradictoires à Mireille. Ça se peux-tu ça ? À l’adolescence, l’estime de soi et la confiance en soi, c’est très fragile. Puis, pour un adolescent, c’est très important d’avoir un regard positif sur eux, autant de la part des parents que de la part de leurs amis. aussi. Il faut laisser la place à l’échec, à l’erreur. pour qu’ils apprennent à pouvoir se dépasser, à réagir à se responsabiliser face à leurs choix. En mettant un niveau d’exigences trop élevé à notre jeune, on risque de développer de l’anxiété de performance et puis d’avoir un résultat tout à fait contraire à ce qu’on recherche. C’est-à-dire qu’ils se referment sur eux-mêmes, puis qu’ils arrêtent leur scolarité.
ÉRIC : Et bien moi j’avoue que face à tout ça, je sais toujours pas comment, quoi dire ou quoi faire. Je veux que Mireille découvre ce qu’elle aime. Et je trouve que pour son âge, dans le programme qu’elle est, la pression est déjà forte et, bien, je ne sais pas comment changer ce qui est déjà un peu ancré chez elle.
GENEVIÈVE : C’est pas facile pour moi de ne pas exiger à Mireille d’avoir des bonnes notes. Je sais qu’elle a un gros potentiel. Puis, je ne veux pas qu’elle le gaspille. C’est pas mon rêve à moi. Quand elle était toute jeune, elle voulait être médecin et moi je veux juste l’aider à réaliser son rêve. Et puis je sais que des fois, les jeunes faut les forcer un peu pour pas qu’ils tombent dans la facilité. Mireille est un peu comme ça, Pas vrai Éric ?
ISABELLE : Je ne sais pas si vous vous souvenez de la soirée où est-ce qu’on a abordé le changement entre l’enfance et l’adolescence ? Quand ils sont enfants, ils sont encore beaucoup dans l’imaginaire en fait, ils vont s’imaginer avoir… dans le futur être médecin ou être super fort, ou même devenir des supers-héros. Mais à l’adolescence, le côté cognitif se développe. Ce qui leur permet d’accéder à un niveau de pensée supérieur à celui de l’enfant. Ces acquisitions vont leur permettre d’être dans un monde plus réel, moins imaginaire. Alors, l’image qu’elle était quand elle était enfant, ça peut changer. Elle va faire d’autres découvertes. Elle va avoir une compréhension différente de ce qu’elle est. Votre fille est en construction de sa propre identité. C’est possible qu’être médecin, c’est plus la façon dont elle se perçoit, qu’elle se voit et ça fait plus partie de ce qu’elle souhaite devenir non plus.
GENEVIÈVE : Oui, mais à l’école là, elle peut pas attendre. Elle doit choisir, elle a son rendez-vous avec son orienteur dans deux…
ANNIE : Elle est seulement en secondaire II. Elle ne doit pas s’inscrire à l’université la semaine prochaine ou l’année prochaine. Et elle a le temps et il faut lui donner du temps. Alors est ce qu’on peut l’accompagner et la soutenir tout au long de son secondaire II pour tenter de garder le lien. C’est-à-dire que de cette façon-là, si elle décide d’explorer d’autres possibilités en dehors du domaine de la santé, au moins vous serez proche d’elle. Et vous allez pouvoir continuer à l’accompagner.
ISABELLE : Geneviève, Il nous reste encore plusieurs ateliers. Ça va vous permettre de bonifier votre bagage et je suis certaine que vous allez être en mesure de l’accompagner par la suite.
GENEVIÈVE : Ok.
ISABELLE : Alors, vous Eric, comment vous vous sentez là-dedans ? Comment vous percevez tout ça ?
ÉRIC : Bien moi, je pense que Mireille a peut-être changé, que c’est peut-être plus son rêve. Je voudrais pas qu’elle tombe malade avec toute cette pression là. Puis je pense qu’il faut juste lui donner un peu de temps. Puis j’aimerais faire équipe avec Geneviève pour qu’on puisse soutenir notre fille ensemble. On a du travail à faire, mais je pense que il faut qu’on se parle.
ISABELLE : Je vous suggère d’aller prendre des petits cafés ensemble, peut-être même quelques beignes pour avoir un petit peu plus de temps.
ÉRIC : Oui peut-être que ça serait une façon de faire, aller prendre un petit café pis jaser.
ISABELLE : Vous savez, de toute façon, que si jamais vous avez besoin de nous. Vous n’avez qu’à communiquer avec nous, pis on va prendre rendez-vous et on pourra regarder ça avec vous. Je suis certaine de toute façon que vos démarches puis vos échanges vont porter fruit.
ANNIE : Donc on va continuer parce que là, le temps défile à tout allure. Est-ce que quelqu’un d’autre voudrait participer ?
CÉLINE : Moi. Je vais y aller. Ce soir Marc n’est pas là, il a été pris avec le travail. il est désolé. Il va être de retour la semaine prochaine. Alors, ça a été une semaine très très occupée. Je commence à être un peu fatiguée. Alors j’espère que je vais bien dire les choses. Donc cette semaine, à chaque fois que j’ai eu à intervenir auprès de Sarah pour son comportement, elle m’a répondu : « Laisse-moi tranquille, t’es pas ma vraie mère, tu connais rien, tu ne sais pas ce que je vis, tu ne me comprendras jamais. » En plus, Sarah ne veut pas participer aux tâches et elle a recommencé à sécher les cours. Ça va pas très bien. Là, je me sens impuissante, je ne sais plus quoi dire, je ne sais pas quoi faire. Au primaire là, Sarah elle avait des ailes. Et puis là, elle commence à avoir des cornes. Je comprends plus ma fille et j’ai l’impression que elle ne veux plus de moi comme mère. Mais moi, je me suis occupée d’elle, je l’aime c’est ma fille.
ANNIE : Céline, je peux vous dire que la transition vers l’adolescence, c’est-à-dire du primaire vers le secondaire, peut être difficile pour certains jeunes, qu’elle soit adoptée ou pas. Il y a aussi un phénomène qu’un ado, en fait, qu’un ado ne sait plus qui il est parce qu’il est vraiment en construction et il est en train de perdre tous ses repères.
CÉLINE : Oui. Je comprends, mais moi j’ai de la difficulté à me faire parler de cette façon-là. Toute la colère qu’elle a en elle et contre moi. Je fais quoi ? Je dis quoi ?
ISABELLE : Et bien, comme modèle et avec vos nouveaux outils vous allez lui transmettre une autre façon de communiquer. Céline, pour votre fille le fait d’être adoptée amène une difficulté quand même supplémentaire. Comme ma collègue disait, elle est en construction de sa propre identité, mais elle n’a pas de référent. Elle ressemble à personne dans la famille. La plupart des enfants adoptés ont une plus grande sensibilité au sentiment d’abandon et ça n’a aucun lien avec tout l’amour que vous pouvez lui avoir donné. Il ne faut pas oublier que durant l’âge de zéro à deux ans. elle n’était pas avec vous. Elle avait sa propre histoire. Votre fille peut vivre plusieurs émotions contradictoires et souvent ça va se traduire par de la colère. Elle même ne comprend pas ce qui se passe en elle parce qu’elle n’a pas encore les capacités de comprendre. Elle n’a pas les outils non plus pour le gérer et savoir comment le vivre. Donc elle ne sait pas comment faire autrement, en fait. Alors comme parent, c’est important d’essayer de décoder les besoins qui se cachent derrière ces comportements-là. Peut-être que votre fille se sent abandonnée par sa maman biologique. Puis il ne faut pas oublier, comme je le disais, qu’entre zéro et l’âge de deux ans, elle était juste pas avec vous.
CÉLINE : Oui mais, elle était toute petite. On l’a tellement aimé.
ISABELLE : Je sais, vous l’avez toujours bien entourée, mais ça reste que son histoire existe. Elle est là et elle a ça en elle. Vous aimerez peut-être ma réponse, mais votre fille vous aime tellement qu’elle sait que malgré ses manières de réagir, ses façons de parler. Elle sait que vous ne l’abandonnerez pas. Elle ne peut pas crier sa colère à sa maman biologique parce qu’elle n’est pas là. Mais vous…
CÉLINE : Mais, ça serais-tu possible qu’elle m’aime un peu moins fort ?
ISABELLE : Oui peut-être, mais il faut essayer de le voir de manière positive quand même. Par contre, c’est vrai qu’on ne peut pas accepter la façon qu’elle communique avec vous, alors ça va être à vous de l’accompagner pour lui donner des outils pour qu’elle puisse le faire de manière adéquate.
CÉLINE : Je comprends mais, c’est sûr que si Marc était là un peu plus souvent, si il était là pour me soutenir, je me sentirais un peu moins seule.
ISABELLE : Bien, c’est certain que ça serait intéressant qu’il participe, mais en même temps, vous pouvez lui transmettre les outils et quand il va voir les changements qui vont s’opérer, il va suivre lui aussi, là. Moi, je lui ferais confiance.
CÉLINE : Oui. Je vais lui faire confiance. Je vais nous faire confiance. Merci.
ANNIE : On avait beaucoup de pluie cette semaine, de la pluie et des orages. Lyse, est-ce que tu aimerais nous partager quelque chose dans une situation avec tes jeunes.
LYSE : Ok. Dimanche, quand ils sont revenus de chez leur père, ils sont allés directement dans leur chambre et ils ne m’ont même pas dit bonjour. Je n’étais pas contente. J’ai essayé de savoir comment c’était passé la semaine avec leur nouvelle belle-mère, puis ils m’ont pas rien dit. Puis je les ai presque pas vus de l’après-midi. À l’heure du souper, j’ai encore essayé. Puis là, comme si j’étais pas là, Philippe a marmonné : « Ha! Laisse-moi tranquille. » Moi j’ai insisté parce que je voulais savoir comment ça s’était passé leur semaine, je veux dire je suis leur mère quand même. Je voulaient savoir s’ils avaient demandé à leur père pour l’inscription au basket parce que moi, il faut que je la fasse cette semaine et c’est lui qui doit la payer. Donc, j’étais pas si insistante que ça. Puis là, tout d’un coup, Philippe il s’est fâché et puis il est parti dans le sous-sol avec son jeu vidéo et il m’a laissé toute seule avec Samuel. Je n’étais pas content du tout de la situation. J’ai demandé à Samuel pour sa semaine, puis il s’est mis à pleurer. Je l’ai consolé un peu puis il est allé dans sa chambre. Donc, je suis retournée voir Philippe pour savoir si il s’était passé quelque chose entre Samuel et leur père ou d’autre chose. Puis là Philippe s’est fâché. Puis on on s’est criés dessus encore.
ISABELLE : C’est sûr que une séparation, c’est pas facile. Puis les enfants, ils se sentent souvent coincés entre leurs parents. On a parlé dans d’autres ateliers qu’un ado ça n’aime pas se faire poser des questions. Qu’il faut attendre qu’ils qu’ils nous ouvrent leur cœur pour s’exprimer quelque part. C’est clair qu’on veut en savoir plus, là et qu’on aimerait ça savoir ce qui s’est passé chez l’autre parent. Mais pour le jeune, c’est pas nécessairement un besoin. Il n’a pas besoin de le communiquer, alors il faut attendre qu’il le fasse de lui-même. Puis si c’est trop difficile pour vous de ne pas poser de questions, j’aurais peut-être un petit truc à vous transmettre. Vous pourriez peut-être chanter une petite chanson que vous aimez dans votre tête. Pas à haute voix là, parce que ça pourrait être irritant. Puis ça va vous permettre de prendre le temps, un petit peu de recul, puis de voir si la question est vraiment pertinente. D’ailleurs, posez vous la question. À quel besoin répond votre désir de savoir tout ce qui s’est passé chez Mario cette semaine ? Je vous laisse le soin d’y réfléchir. Puis vous n’avez pas besoin de nous le communiquer c’est une information qui vous appartient. Annie et moi, on vous remercie énormément pour votre ouverture à partager des moments aussi personnels. Ça prend vraiment beaucoup de courage, il faut en être conscient. Je vous remercie pour votre écoute et votre générosité les uns envers les autres. Merci à vous, merci. Considérant que que la rencontre de cette semaine a brassé beaucoup beaucoup d’émotions, là, ça serait bien que vous preniez soin de vous cette semaine. Que vous trouvez un petit moment pour vous.
ANNIE : Comme par exemple, un moment spécifique pour aller prendre un café avec une amie ou faire une activité qui vous plaît. Parce que c’est important de recharger ses batteries émotives. Ça a été très très très demandant ce soir. Puis n’oubliez pas que la semaine prochaine, on va aborder le sujet de la sexualité, donc vous pouvez commencer à préparer vos questions. Puis s’il y a quoi que ce soit, n’hésitez pas à nous contacter. Vous pouvez nous appeler ou nous écrire et on va se faire un plaisir de vous répondre et de vous accompagner. Bon retour à la maison.
Fin de la vidéo
Début du texte du générique de la vidéo
Conception pédagogique
Mirtha Domenack
Miriam Alonso
Production vidéo
Ellipse production
Réalisation
Simon Gilbert-Martin
Direction de la photographie
John Cumberland
Caméra
Tom Delamarre
Son
Léa Berthiaume
Accessoires
Louis Gendron
Maquillage
Anik Bonhomme
Postproduction vidéo (montage vidéo)
Ellipse production
Colorisation
Valentin Bariteau
Production sonore, direction de la captation et postproduction sonore (montage sonore)
Ellipse production
Chargé de projet CCDMD
Michel Hardy-Vallée
Distribution
Éloïse T. Simard
Gabriel Coutu
Isabelle Myre Lacasse
Joanie Poirier
Marie-Chantale Nadeau
Patrik Renaud
Roxane Bourdages
Sonia Quirion
Fin du texte du générique de la vidéo
[Signature du Centre collégial de développement de matériel didactique]
[Texte à l’écran : animation.ccdmd.qc.ca © Centre collégial de développement de matériel didactique, Collège de Maisonneuve, 2024]